La vocation en ping-pong entre générations
Le samedi 18 mai dernier, le comité de Fréjus-Saint Raphaël proposait une pièce de théâtre gratuite sur le thème de la vocation, ouverte au dialogue entre les générations présentes. L’occasion pour jeunes et sociétaires de discuter à bâtons rompus. On frappe les trois coups...
Ils étaient nombreux, ce samedi 18 mai, à participer à l’une des deux représentations gratuites de la pièce de théâtre Ping-Pong de la vocation, interprétée par le collectif Passerelles, composé de trois acteurs issus de la troupe des Tréteaux de France et formés par Robin Rennucci. Dans la belle salle de la maison des combattants, au Château Gallieni de Fréjus, les acteurs ont pu jouer leur pièce en « bi-frontale », c’est-à-dire au centre des spectateurs installés de part et d’autre de la scène au décor minimaliste. Une proximité avec le public, composé de collégiens, de lycéens, et de sociétaires de la SMLH, qui a permis une réelle immersion dans ce spectacle, invitant à des questionnements sur ce qu’est la vocation, et comment la discerner. Le choix, le destin, la vocation, le hasard, les chemins de vie, autant de thèmes abordés et qui vont trouver une résonance dans le public attentif.
Totale immersion
La pièce met en scène un frère et une sœur qui se croisent sur la durée d'une vie et se mesurent à l'aune de leurs échecs et de leurs réussites. On les découvre adolescents, plein de rêves et de succès pour l’un ou d’échecs et d’impasses pour l’autre. Puis les années passent et chacun va répondre différemment à ses aspirations et ses envies, pour aboutir, à l’âge de la quarantaine et à l’heure des premiers bilans, avec échecs ou réussites inversées. La performance des acteurs, impliqués et attentifs aux réactions de la salle, permet aux spectateurs de se retrouver en totale immersion et, à la suite des personnages, ils peuvent à leur tour entamer leur propre introspection pour relire leurs parcours ou découvrir leurs attentes. C’est ainsi qu’après une heure de pièce jouée de main de maître, les acteurs s’assoient au milieu du public et proposent une discussion ouverte, invitant chacun à dire ce qu’il a pensé de la pièce, et en quoi elle a résonné dans son parcours. Qu'est-ce que réussir sa vie ? Une question qui invite au dialogue et à la liberté de ton, et qui va entraîner de riches enseignements.
Assouvir une passion qui habite depuis tout petit
Passées les premières secondes de timidité il n’est jamais facile de parler en premier et en public les lycéens présents se lancent, notamment les jeunes filles, et confient en toute sincérité leurs doutes et questionnements sur leurs études à venir et les choix d’orientation à faire. « J’ai tellement de choses à voir, j’avance et je verrai bien », commence, pragmatique, l’une d’entre elles, quand une autre avoue la difficulté de faire accepter à ses parents son choix d’études, différent de leurs attentes. D’autres jeunes souhaitent « un métier honorable, porteur de sens », reste à définir s’il s’agit bien de leur réelle envie, ou du souhait de leur entourage. Et qui se sent porté par une vraie vocation ? Clément lève discrètement la main, lui qui est en première année d’architecture, et qui confie qu’il s’y épanouit pleinement, assouvissant ainsi sa passion pour l’architecture qui l’habite « depuis tout petit ».
La vie est longue, et les envies peuvent évoluer…
Côté adultes, sociétaires et parrains, certains se confient à leur tour, apportant leurs témoignages de vie et leurs expériences diverses et variées. « On m’a élevé dans l’idée que je devais être médecin, notamment avec une sœur malade à la maison, j’ai donc suivi cette voie, mais était-ce réellement ma vocation ? », s’interroge courageusement une femme qui confie encore avoir tellement souvent entendu dans son entourage des proches dire : « j’ai raté ma vocation ». Comment la discerner ? Comment surmonter également les échecs ? Un quarantenaire ajoute, fort de son expérience d’encadrement d’adolescents, « à mon époque, une vocation, on la suivait, on s’y tenait, on ne s’arrêtait pas au premier échec… J’ai l’impression que c’est moins le cas pour les jeunes aujourd’hui ». Mais les jeunes présents ne sont pas d’accord. « La vie est longue, et les envies peuvent évoluer, tout comme les personnes ». Les sociétaires confirment. Par exemple, si le fait d’avoir été décoré a parfois changé le regard des autres, ils avouent avoir eux-mêmes évolué. « On a encore plus envie de s’engager pour la société », analyse l’un d’eux.
Agir pour toujours plus de rencontres et d’engagements
Savoir s’écouter, mais aussi communiquer, voilà ce qu’il ressort de ces échanges constructifs entre générations. Assurément, le spectacle « Ping-Pong de la vocation » a trouvé son public, et le collectif de théâtre, qui tourne dans toute la France, pourrait ainsi rencontrer d’autres sections, pour permettre aux jeunes et moins jeunes de se poser les bonnes questions et offrir un temps de dialogue et de réflexion entre générations. Cette belle journée a été proposée et organisée par Yvette Destot, présidente du comité Fréjus Saint-Raphaël, qui n’aime rien tant que faire le lien entre « ses jeunes » et les sociétaires afin d’agir pour toujours plus de rencontres et d’engagements de part et d’autre. C’est d’ailleurs elle qui, pour conclure les échanges, cite les mots du poète espagnol Antonio Machado, « Le chemin se construit en marchant… Voyageur, il n'y a pas de chemin, rien que des sillages sur la mer ».
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